LE LAISSER-ALLER D’OTTAWA MENACE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE

La députée de Saint-Jean à la Chambre des communes et leader parlementaire du Bloc Québécois, Christine Normandin, le Bloc Québécois et des représentants de l’industrie du camionnage, dont l’ACQ, la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec (FCCRQ) et le mouvement populaire « Assez, c’est assez », demandent au gouvernement fédéral de rétablir la sécurité sur nos routes et de mettre fin immédiatement au phénomène des chauffeurs au rabais. Ils ont exhorté le ministre des Transports, Steven Mackinnon, à prendre ses responsabilités.

 

Depuis plusieurs mois, de nombreux citoyens et organisations dénoncent les pratiques frauduleuses dans l’industrie du camionnage, désignées sous le terme de « chauffeurs au rabais ». Cette pratique abusive, très répandue en Ontario, consiste à contraindre des conducteurs, souvent peu qualifiés et insuffisamment formés, à conduire des véhicules mal entretenus et à se présenter comme des indépendants, ce qui leur permet d’offrir des prix défiant toute concurrence, évinçant du marché les entreprises qui se conforment aux lois.

 

« Cette dérive crée un dangereux précédent. On met en danger la vie des usagers de la route, tout en exploitant des travailleurs vulnérables pour réduire les coûts de transport. Ottawa ferme les yeux pendant que des individus sans permis adéquat conduisent des camions de 50 tonnes sur nos routes. Conduire un tel véhicule ne s’improvise pas, cela exige une formation rigoureuse, un encadrement adéquat et une imputabilité claire de l’employeur. Ce laxisme libéral est indéfendable », explique Christine Normandin.

 

Le Bloc Québécois a présenté une liste de 10 demandes prioritaires au ministre des Transports pour rétablir la sécurité et l’équité dans le secteur :

 

1.     Ouvrir une enquête fédérale officielle sur l’exploitation des chauffeurs dans l’industrie du camionnage.

2.     Interdire aux travailleurs étrangers temporaires de conduire comme chauffeurs incorporés et les limiter à un statut salarié.

3.     Mettre en place un audit conjoint EDSC-ARC pour détecter les entreprises fautives.

4.     Tenir responsables les donneurs d’ouvrage pour les impôts et cotisations non versés.

5.     Créer une base de données pancanadienne des infractions et amendes impayées accessible aux autorités.

6.     Établir un registre national des contrevenants, consultable par les contrôleurs routiers et policiers.

7.     Rendre inéligibles aux contrats publics, les entreprises ayant un historique de fraude ou d’abus envers leurs chauffeurs.

8.     Créer un programme de certification des employeurs du secteur du camionnage.

9.     Renforcer le règlement sur les heures de conduite, afin d’empêcher les pratiques dangereuses.

10.  Obliger les entreprises fautives à émettre des relevés T4A, garantissant la traçabilité fiscale des chauffeurs.

 

« Ça fait trois années de suite que les décès impliquant des véhicules commerciaux augmentent au Canada. Entre 2023 et 2024 au Québec, on parle d’une hausse de 35 % des décès impliquant un poids lourd : un record de plus de 15 ans, c’est dramatique ! Les accidents graves ne cessent de faire les manchettes et l’hiver qui approche nous fait craindre le pire », signale Christine Normandin.

 

« Il est urgent que le gouvernement fédéral agisse pour que les routes du Québec cessent d’être un terrain d’expérimentation pour des entreprises irresponsables. Nous enjoignons Ottawa à adopter rapidement nos dix recommandations afin d’enrayer cette fraude qui mine l’industrie du camionnage. Le ministre des Transports doit agir avant que d’autres vies ne soient perdues sur nos routes », conclut Christine Normandin.

Christine Normandin